Portrait d’Aurélia Paoli
Amoureuse des arts décoratifs, Aurélia Paoli imagine, crée et édite des surfaces pour sols et murs comme personne. Cette passionnée jongle entre technique et esthétique et imagine des collections de carreaux de ciment, de papiers peints ou encore de vitraux adhésifs aux motifs forts et aux coloris vifs. Diplômée d’ESMOD International en 2002, elle se spécialise en design textile à la Central Saint Martin’s School en 2004. Après des années passées dans le branding en tant que freelance où elle gérait la direction artistique et l’identité visuelle de création de marques et de collections, Aurélia Paoli décide de faire cavalier seul. En 2012, elle fonde Beauregard et lance sa première collection de carrelage 1.3. Une collection remarquée et primée qui a reçu le label de l’Observateur du Design en 2015 et fut exposée à la cité des Sciences et de l’Industrie.
Aurélia Paoli, un nom, un style
Pour Aurélia, la création doit faire sens. Entre passé et présent, elle tisse un lien, une histoire, une raison. Un sentiment qui germe pour devenir création. Ce qu’elle aime, c’est créer des passerelles entre les arts déco dits classiques et contemporains, notre héritage culturel et la scène d’aujourd’hui. Pour Aurélia, le passé et l’avenir sont indissociables de ses créations. D’ailleurs, pour chacune de ses collections, Aurélia Paoli se tourne vers le passé et s’inspire de tout ce qui nous entoure. Architecture, cinéma, elle puise dans tout ce qui à une âme et revisite les classiques d’hier pour créer et imaginer ceux de demain.
Une signature, qu’elle met au service de particuliers, mais aussi d’architectes. Sans compter sur ses collaborations avec des marques ou créateurs tels que Tarkett, Cuir au Carré, Normandy Ceramics, Duval & Mauler ou encore Hartô.
Les carreaux de ciment, l’âme de Beauregard
En créant Beauregard, Aurélia Paoli s’est concentrée sur la création de carreaux de ciment. Un univers dans lequel elle a su imposer son style ! Des carreaux uniques, aux formes et au design graphiques fabriqués à la commande auprès d’artisans consciencieusement sélectionnés. Ce qui l’anime dans le carreau de ciment, c’est non seulement la pérennité du matériau, mais aussi l’attachement qu’elle voue à ce dernier. « Il fait partie de notre patrimoine culturel », clame-t-elle.
Pour la designer, c’est un matériau qui nous ressemble et qui permet de créer son propre foyer. Un intérieur à l’identité marquée et singulière. Sans compter qu’il peut être produit sur mesure et en petite quantité. D’ailleurs, lorsqu’Aurélia a créé Beauregard, elle rédigea un manifeste. Dans ce dernier, elle promet de ne pas trop produire, de ne pas gâcher et de répondre à une demande le plus précisément possible pour atteindre l’excellence. Responsable, Aurélia est une créatrice concernée dont le talent n’est plus à prouver.
Du revêtement de sol au revêtement mural
Après les carreaux de ciment, Aurélia a élargi son catalogue en imaginant des papiers peints mixant graphisme contemporain et influences des années 20. Leurs particularités ? S’imaginer hors des formats standards sous forme de domino — ce qui est historiquement l’un des premiers formats du papier peint ! – . C’est ainsi que la collection Domino est née avant de voir apparaitre les Minis lés. Une collection imaginée en format frise, mais traitée, non pas à l’horizontale, mais à la verticale. Un format inédit ! Ce nouvel usage en rupture avec nos habitudes, cette nouvelle utilisation du papier peint lui a valu le prix du label de l’observatoire du design.
Et parce que cette jusqu’au-boutiste ne fait jamais les choses à moitié, elle complète son catalogue en éditant désormais sa propre peinture. Des teintes made in France à la formulation écologique à 98 % issues de sa palette de carreaux de ciment et de papier peint. Des nuances faites pour s’accorder avec le reste de la collection !
Les « vitrauphanie », sa nouvelle signature
Cette éternelle créative, ne manque pas d’idées ! Et parce que son inventivité n’a pas de limite, elle a imaginé des revêtements adhésifs colorés baptisés « vitrail numérique », que l’on fixe sur une vitre ou un miroir. Pour cette passionnée de vitraux, imaginer une alternative plus accessible, tant en termes de process de création, d’installation que de coût est devenu une évidence, une urgence. « Quand la lumière pénètre la fenêtre et que le motif se reflète sur le sol, c’est merveilleux. Ça crée une ambiance unique », admire-t-elle.
Sa solution ? Un vitrail adhésif en impression numérique à appliquer sur une fenêtre, un miroir ou une verrière atelier. Pour les verrières, elle crée des rouleaux qui peuvent être redécoupés et adaptés à l’offre du marché. Pour les fenêtres, elle propose du sur-mesure. Toujours dans cette exigence de faire bien, de faire mieux. Parce que oui, Aurélia Paoli, c’est une signature tant en termes de style qu’en termes de démarche. Et c’est ce qu’on aime chez elle.
Image à la Une : © Marion Kotlarski
Jessica Venancio – Architecte d’Intérieur – Blogueuse Déco – Chroniqueuse pour Téva Déco
_