La Maison Louis Carré, un bijou architectural, classé Monument historique en 1996, est avant tout l’histoire d’une rencontre. Celle de Louis Carré, célèbre galeriste français et d’Alvar Aalto, architecte finlandais star, lors de la Biennale de Venise de 1956 où Aalto inaugurait son pavillon de la Finlande.
Entre le marchand d’art et l’architecte, le courant est passé immédiatement. À tel point que Louis Carré décide de confier à Alvar Aalto la réalisation de sa future maison, la Maison Louis Carré.
Une maison qui s’intègre dans son environnement
Située à Bazoches-sur-Guyonne, dans les Yvelines, à 40 km au sud-ouest de Paris, en lisière de la forêt de Rambouillet, la Maison Louis Carré est la seule construction de l’architecte finlandais en France et l’une de ses villas les plus remarquables. En tout, il aura fallu trois ans pour que la demeure voit le jour en 1959.
De l’architecture au mobilier en passant par l’aménagement extérieur (la route d’accès, le garage et le jardin), tout est signé Alvar Aalto. Seule exigence : imaginer une maison avec un toit en pente et non un toit plat pour s’intégrer au mieux dans le paysage. Un souhait qui allait dans l’idée de l’architecte, qui pour le reste avait carte blanche !
Un extérieur qui se fond dans la nature
À l’extérieur, la place est donnée aux matériaux nobles. Pierre de Chartres et briques chaulées pour les murs, ardoise bleue de Normandie pour le toit, lattes de bois — en teck ou en frêne — pour rythmer les ouvertures et les façades. Cuivre pour les chéneaux, les rives, les éclairages ainsi que le revêtement des colonnes extérieures.
Idem pour le portail, depuis lequel la maison n’est pas encore visible, conçu en briques blanches et en cuivre. Enfin, d’autres éléments, comme les éclairages extérieurs en bronze, les mâts à drapeaux ainsi que la piscine découverte chauffée et ses vestiaires ont vu le jour après l’installation des propriétaires.
Le temple de l’art moderne
À l’intérieur, le rez-de-chaussée, organisé sur deux niveaux autour du hall d’entrée — à la voûte en bois, qui culmine à 5 m — est divisé en trois zones : publique (hall, salon, bibliothèque, salle à manger), privée (trois chambres avec salles de bains et un sauna) et services (cuisine, office, salle à manger du personnel). Puis direction l’étage où se trouvent les chambres destinées au personnel, une lingerie et une salle de bains.
Ainsi, dans cette villa, pratiquement chaque pièce possède son espace extérieur. Tandis que le salon et la bibliothèque donnent sur une terrasse ainsi que sur la pelouse du jardin, les chambres et les salles de bains s’ouvrent sur des terrasses privées abritées par des murs coupe-vent. Des extérieurs où l’intimité des occupants est assurée !
Des matériaux nobles
Tout comme à l’extérieur, côté aménagement, les matériaux sont choisis avec soin.
D’abord, par du pin rouge finlandais pour les plafonds du hall et du salon, puis, du chêne pour les parquets et la bibliothèque, ensuite, du frêne et du teck pour les portes, les colonnes et divers rangements, enfin du bronze et du cuir pour les poignées de porte.
De plus, les murs, recouverts de toile peinte en blanc, équipés d’un système complet de cimaises et de lampes dessinées spécialement pour les éclairer accueillent les plus beaux tableaux.
Ainsi, vous y verrez, des tableaux de Fernand Léger, Pierre Bonnard, Pablo Picasso, Raoul Dufy, Jacques Villon, André Lanskoy, Nicolas de Staël et Paul Klee. Mais aussi, des sculptures de Henri Laurens, Alexander Calder et Alberto Giacometti, tout comme des objets africains.
Quant au mobilier, aux luminaires et aux textiles, ils ont été dessinés pour la maison ou proviennent des catalogues d’Artek.
Pour conclure, on peut clairement dire que c’est une maison sur-mesure imaginée dans les moindres détails.
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Jessica Venancio – Architecte d’Intérieur – Blogueuse Déco – Chroniqueuse pour Téva Déco
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